Share

Évaluation de l’impact de la fréquentation touristique sur les lacs de montagne

Depuis la fin de la crise sanitaire du COVID-19, et face aux fortes canicules de 2022 et 2023, la fréquentation touristique en montagne a évolué avec un nouveau public qui découvre ce milieu sans forcément bien le connaître. C’est notamment le cas des lacs qui sont devenus la première destination de randonnée à la journée. Or, ces milieux lacustres, à la fois magnifiques et fragiles, sont particulièrement sensibles aux pressions humaines.

C’est dans ce contexte que s’inscrit un nouveau projet mené par le Parc national du Mercantour, visant à établir un premier diagnostic de l’impact de la fréquentation touristique sur six lacs d’altitude parmi les plus visités du cœur de parc :

  • le lac du Lauzanier (Val d'Oronaye),
  • le lac d’Allos (Allos),
  • les lacs de Vens (Saint-Étienne-de-Tinée),
  • le lac de Trécolpas (Saint-Martin-Vésubie),
  • le lac de la Fous (Belvédère),
  • le lac des Merveilles (Tende).

Ces lacs partagent plusieurs caractéristiques : une grande affluence en été avec de plus en plus de baigneurs, la proximité de refuges, et une forte valeur écologique.

Ce projet est cofinancé par deux programmes Interreg ALCOTRA :

  • BiodivTourAlps, qui vise à mieux comprendre les effets du tourisme sur la biodiversité montagnarde,
  • ACLIMO, consacré à la gestion durable de la ressource en eau en zone alpine dans le contexte de déréglement climatique.

Une campagne de terrain à l'été 2025

Durant l’été 2025, une importante campagne de terrain sera menée dans le cadre d’un stage de Master 2 réalisé par deux étudiantes en binôme, sous la co-direction du Parc national du Mercantour et de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE).

Le protocole prévoit notamment :

  • des prélèvements d’eau pour détecter la présence de polluants liés aux activités touristiques,
  • l’analyse de la qualité de l’eau (nutriments, transparence, profils de sonde),
  • l’évaluation de l’état des berges soumis au piétinement,
  • l’étude des peuplements de macrophytes et de vairons,
  • ainsi que le suivi de la fréquentation des baigneurs
Des agents du Parc effectuent des prélèvements et analyses sur la qualité de l'eau © P. Archimbaud / PnM
Des agents du Parc effectuent des prélèvements et analyses sur la qualité de l'eau © P. Archimbaud / PnM

En parallèle : comprendre les usagers de la montagne

Une enquête sociologique viendra compléter ce travail. Réalisée dans le cadre du projet PLOUF, piloté par l’OFB et Asters-CEN74, elle cherchera à mieux cerner les profils, les pratiques et les motivations des visiteurs des lacs d’altitude.

Vers une meilleure gestion à long terme

L’ensemble de ces travaux permettra, à terme, de :

  • définir des protocoles de suivi pérennes,
  • orienter les décisions de gestion,
  • développer des actions de sensibilisation adaptées à la fragilité de ces écosystèmes d’altitude.